Ce livre sur la domesticité rémunérée en France, du milieu du XIXe au milieu du XXe siècle, s’intéresse particulièrement aux cas du Rhône et de la Loire. D’inspiration féministe, il interroge la catégorie de « domestiques », fabriquée par l’État et le patronat français, comme moyen d’exploitation privilégié des femmes et des classes populaires. Il évoque les rémunérations, les conditions de travail et de vie, qu’il compare au reste du monde ouvrier et paysan. Il traite conjointement domesticité rurale et urbaine, hommes et femmes, dans un contexte économique varié (des bassins industriels et des villages agricoles). S’appuyant sur des sources judiciaires, administratives et privées, l’auteure s’attache à sortir du topos littéraire de la jeune domestique soumise et impuissante et retrace dans un style vif et clair des parcours de vie de domestiques tout en produisant des analyses originales à destination d’un large public.