Vincent ne va pas bien dans sa tête, la dégradation de son état préoccupe ses parents...
...(le) fils prend un verre cassé sur le bureau, sans doute un souvenir de son grand frère, qui garde tout, en détache un fragment, et baisse son caleçon.
Laborieusement, il trace les mots : « AIN’T YOUR FAULT » sur le haut de sa cuisse gauche – « CE N’EST PAS TA FAUTE », en anglais – c’est plus chic, et ça prend moins de place. Et puis « CHIER », sur le haut de la cuisse droite.
Il y a des rigoles de sang sur ses cuisses, mais la douleur est en arrière-plan. Il sort de son sac le flacon d’antiseptique, le sparadrap et les compresses stériles qu’il a spécifiquement achetées pour ce genre d’occasion. Il nettoie et bande les plaies avec les gestes assurés de quelqu’un qui pratique régulièrement. De fait, il a une certaine expérience.
La maladie mentale vue de l’intérieur trouve dans ces lignes une grande force d’évocation. Le personnage au psychisme en grande souffrance est brossé avec une extrême justesse et une sensibilité inouïe. Gaëtan Brixtel nous donne ici une nouvelle exceptionnelle.