Fabio Viti propose une ethnographie historique, description circonstanciée, au plus près des faits, concernant des pratiques guerrières appartenant au passé qui ne sont plus observables mais dont la reconstruction détaillée et ponctuelle a été rendue possible par le recours à une pluralité de sources : orales, sonores et matérielles pour les Baoulé ; écrites, cartographiques et iconographiques pour les archives coloniales. Des sources qui sont aussi bien ethnographiques qu’historiques, de terrain et d’archives, primaires et secondaires. C’est à partir de traces et de la superposition de fragments, de débris et de rebuts de tous genres que l’auteur s’efforce de reconstituer la matérialité des guerres vicinales de l’époque précoloniale et du choc final entre les Baoulé et les troupes coloniales. Une matérialité qui concerne le combat au ras du sol mais qui recèle aussi un sens plus général et plus profond de la guerre, de la violence, des forces mobilisées, de l’affrontement des corps et des affects, c’est-à-dire, de la vie et de la mort.