De l’auteur, R.-A. Vivien, ce qu’il faut retenir surtout, lorsqu’il s’agit d’une œuvre de la nature de ce livre, consacrée au dépouillement d’un problème humain, ce qu’il faut en retenir au-delà des marques du succès, des décorations — vingt-quatre décorations ! — des honneurs officiels, au-delà d’une position et d’une situation politique, c’est qu’il est un homme, un vrai. Sans doute est-ce l’édile de la région parisienne hanté par l’angoissante — et aussi la très fâcheuse — question de la prostitution des grandes villes, qui a pensé le problème, mais c’est aussi le sergent-chef de la guerre de Corée, torse nu au milieu de ses hommes se battant jusqu’à la mort, promu chef de section dans l’enfer du fait d’armes héroïque de "Crèvecœur", qui lui propose une solution, une solution d’homme. C’est donc l’homme des campagnes de Tripolitaine, de Tunisie, d’Italie, de Corée, du Midi de la France, l’homme habitué à se colleter avec la vie, avec la mort, en même temps que le politique rompu aux embûches des réalités ou le capitaine d’industrie habitué aux méandres des affaires qui présente, par ce livre, l’idée que la prostitution n’est pas un mal sans remède. D’un tel homme on ne dira pas qu’il n’a pas les pieds sur la terre.