Après « Médecin au Vietnam en feu » qui brossa avec tant de vigueur le tableau de l’hallucinant calvaire d’une population dont il partagea durant sept années les épreuves, le docteur Jean-Pierre Willem raconte dans « Les naufragés de la Liberté » le dernier exode des Méos. Retourné en 1977 en Thaïlande avec « Médecins sans frontières », pour y soigner les réfugiés du camp de Nam-Yao, le premier, le docteur Willem dénonça le génocide des Mhongs et celui des Cambodgiens, dans un article de « Science et Vie ». Ce médecin jamais las, qui use sa jeunesse à sauver des vies, cet écrivain obstiné à crier sa révolte contre les violents et sa compassion pour leurs victimes, ce perpétuel errant, sans cesse disponible pour le combat contre la pire détresse humaine, ne se contente pas de prodiguer ses soins aux corps meurtris par la folie guerrière, mais il offre de surcroît à ces foules hagardes, dispersées, le réconfort d’une fraternelle tendresse, seule capable de rendre le goût de vivre aux désespérés.