Orpheline de guerre, Marion ne connaît son père, un héros de Verdun, que par des photos. Elle vit avec sa mère, une modeste couturière, qui a reporté sur son unique enfant tout l'amour qui est en elle. Lorsque sa mère décède, Marion va vivre avec sa tante, une femme rude, mais aimante. Devenue adulte, elle trouve un emploi dans une usine de sacs en papier. C'est alors qu'elle connaît la condition d'une ouvrière de l'entre-deux-guerres. Puis elle rencontre Gilbert Sandrier, un réparateur de bicyclettes. Ils vivent pleinement les loisirs des années 1930. Mais la guerre arrive, Gilbert est mobilisé. C'est la débâcle. C'est l'exode. Gilbert est fait prisonnier et est envoyé en Bavière. Marion subit la condition des "veuves d'hommes vivants", c'est-à-dire des femmes de prisonniers de guerre, ainsi que la privation des années d'occupation, et souffre du peu de reconnaissance que l'on accorde aux épouses de prisonniers. Dès lors, elle ne vivra plus que dans l'attente du retour de son prisonnier de mari. Elle refusera tout plaisir, tout divertissement, estimant que lui n'en a pas. Elle consacrera ses rares économies à lui faire parvenir en Bavière des colis pour améliorer son quotidien. C'est presque une vie d'ascète que mène Marion, jusqu'à ce qu'un soir...