Comment se représenter l'association de la judéité et de l'apport de la philosophie allemande moderne ? C'est ici la question de l'idéalisme allemand des philosophes juifs (Habermas) qui se trouve impliquée. Ce qui est en jeu est une affinité de pensée qui révèle en même temps une dissimilation (Rosenzweig) d'avec la philosophie classique allemande. L'état de la question se présente ici comme l'exploration de figures significatives, illustres ou méconnues, de cet entre-deux. À partir de ce prologue fourni par la Kabbale de Reuchlin, se dessine un trajet qui, via le moment décisif du kantisme dans la pensée juive et l'effet de l'idéalisme allemand (de Schelling à Hegel), interroge les formes contemporaines de cette rencontre. De Bendavid et Molitor à H. Cohen, Buber et Levinas en passant par S. Maïmon et S. Hirsch, c'est une sorte de phénoménologie de la présence de la philosophie allemande dans la pensée juive en sa condition moderne qui prend forme. La présente synthèse prend date, à la fois pour une généalogie du philosopher dans la tradition hébraïque, et pour l'exploration d'une configuration majeure du logos philosophique contemporain.