En 2011, les masses tunisiennes se sont soulevées contre le pouvoir et ont contraint le président de la République à quitter le pays. Malgré l'ardeur du mouvement, la situation ne semble pas avoir beaucoup changé depuis. Certes, il y a eu une avancée remarquable en matière de liberté d'expression, mais les valeurs et les comportements de l'ancien régime continuent à gouverner la vie des Tunisiens. La Constitution promulguée en 2014 n'apporte pas d’élément de réponse vraiment nouveau à la question identitaire et s'est contentée de reprendre la vision déjà exprimée en 1959. Dix ans après, la tentative démocratique continue. Osera-t-on enfin relever les véritables défis et réussir le passage de l'ethnoculture vers le pluralisme ? Dans une série d'articles publiés entre 2012 et 2018, l'auteur tente de jeter un autre éclairage sur ce « printemps tunisien » qui peine à atteindre sa maturité.