Je suis né dans les premières années du règne de Louis-Philippe, à Lons-le-Saulnier. Ma mère (Florentine Corbara), d’origine italienne, est alliée aux meilleures familles de Bastia.
Je ne fais pas une histoire assez longue pour avoir le temps de dire de quelle admirable mère j’ai le bonheur d’être le fils.
Mon grand-père, issu d’une famille de Saint-Laurent-Laroche alliée aux Lorencin et aux Saint-Léger, est resté dans le souvenir de ceux qui l’ont connu comme un des types de la plus rare énergie, doublé de la plus franche originalité. Savant érudit, batailleur, intraitable dans ses convictions, et cependant homme de la meilleure compagnie, il fut, en 1813, destitué d’une grosse fonction [1] qu’il occupait pour avoir publié au moment de nos désastres une ode vengeresse dont je ne me suis jamais rappelé que cette strophe :...