Voilà ce qui était arrivé. L’idée révolutionnaire avait cru, en forçant
la porte des Tuileries, n’y trouver que l’ombre inerte et tremblante de la
royauté, et, à son grand étonnement, elle avait rencontré, debout et vivante,
la foi du Moyen Âge ! Et l’on avait vu un instant deux principes
face à face, l’un à son couchant, l’autre à son orient ; quelque chose de
terrible comme si l’on apercevait à la fois au ciel un soleil qui se levât
avant que l’autre soleil fût couché ! Seulement, il y avait autant de grandeur
et d’éclat dans l’un que dans l’autre, autant de foi dans l’exigence du
peuple que dans le refus de la royauté.
Les royalistes étaient ravis ; en somme, la victoire leur était restée.
Mis violemment en demeure d’obéir à l’Assemblée, le roi, au lieu de
sanctionner, comme il était prêt à le faire, un des deux décrets ; le roi,
sachant qu’il ne courrait pas plus de risque à en rejeter deux qu’à en repousser
un seul, le roi avait apposé son veto sur les deux...